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Né à Curepipe le 5 août 1899, Max Boullé est un architecte et un artiste-peintre majeur de l’île Maurice. Issu d’une famille catholique, il est l’aîné d’une fratrie de neuf enfants (nés de deux mariages). Doué pour le dessin, il réalise des croquis et aquarelles dès son plus jeune âge, sous les encouragements de sa mère – qui décède alors qu’il n’avait que 11 ans.

 

Après une scolarité au collège Saint-Joseph à Curepipe, il se rend à Paris en 1920 pour suivre une formation artistique mêlant la peinture, la décoration et l’architecture. Pendant plus de trois ans, il fréquente ainsi les ateliers de l’Académie Ranson animés par des peintres renommés, comme Maurice Denis, Dunoyer de Segonzac et Albert Quelvée. À leurs côtés, il découvre notamment le néo-traditionalisme et l’Art déco, et s’intéresse aussi aux décors de théâtre.

En 1924, Max Boullé revient à Maurice où il mène une double carrière de peintre et d’architecte, en créateur soucieux de concilier modernité et tradition.

Pour achever sa formation d’architecte, Max Boullé intègre d’abord la société de construction Hall-Genève-Langlois, et défend ardemment l’emploi du béton armé dans l’île : il participe ainsi au développement d’une nouvelle esthétique dans le pays, représentative de l’Art nouveau et de l’Art déco. Au cours de l’entre-deux guerres, il bâtit de nombreux édifices religieux, bâtiments publics et maisons individuelles, enrichissant considérablement le patrimoine immobilier mauricien : il conçoit – entre autres – le nouveau collège Saint-Joseph, le cinéma Ritz et le bâtiment du CEB (ex-GESC) à Curepipe ; la Chapelle Notre Dame Auxiliatrice à Cap Malheureux ; le monument Marie Reine de la Paix à Port-Louis ; ou encore la Chapelle du Montmartre à Rose Hill.

En 1946, Max Boullé et Marcel Lagesse ouvrent le premier cabinet d’architectes de l’île, avant d’être rejoints quelques années plus tard par Mara Schaub. Des projets ambitieux sortent des planches du cabinet Boullé-Lagesse-Schaub – qui recruta un grand nombre d’artistes dessinateurs de l’époque –, dont la construction du nouvel Hôtel de Ville de Port-Louis en 1961, au lendemain du passage des cyclones Alix et Carol. De façon intermittente, Max Boullé exerce aussi les fonctions de décorateur au Théâtre de Beau Bassin-Rose Hill (Le Plaza) de 1933 à 1948 ; il est d’ailleurs l’auteur de la frise allégorique qui orne le linteau de scène.

En parallèle, Max Boullé continue d’exercer ses talents de peintre : à chaque fois que les circonstances s’y prêtent, il se saisit de ses crayons et de ses pinceaux. Les sites de sa terre natale constituent sa principale source d’inspiration, et il accorde une grande importance au traitement de la lumière – avec une riche palette de couleurs ocres et terreuses. Ses tableaux célèbrent la mer, la nature, la ville et les activités humaines qui leur sont associées. Max Boullé participe ainsi à plusieurs expositions (collectives et personnelles) dans l’île, et devient rapidement un peintre paysagiste apprécié.

Le 18 mai 1965, Max Boullé s’éteint, emporté par la maladie. Suite à son décès, la Municipalité de Beau-Bassin Rose Hill lui rend hommage en baptisant la galerie d’art de la ville Galerie Max Boullé.