LE PEINTRE

Les paysages et les scènes de genre peints par Max Boullé constituent quantitativement la part la plus importante de son œuvre. Ses tableaux ont été largement loués par la critique et les amateurs d’art lors de ses quatre expositions individuelles à Curepipe (en 1934, 1940, 1952, 1955).

Max Boullé porte surtout intérêt aux assemblages de tout ordre – végétal, minéral, animal, humain –, sur lesquels il pose un regard d’architecte. Car ce bâtisseur aime à révéler les architectures insoupçonnées de la nature, notamment en cherchant des points de vue en plongée, et parfois en contre-plongée. Ne surchargeant pas ses compositions de détails, Max Boullé sait orienter le regard du spectateur vers l’essentiel. Sa palette de couleurs reste dominée par les tons terreux, les ocres, des verts anglais foncé et clair, des mauves… Il les applique au pinceau par petites touches, sur des tableaux excédant rarement les 61×50 cm – un format qui convient bien à sa pratique pleinairiste. De plus, la plupart de ses représentations ne comportent ni ligne, ni modelé : pour les construire, le peintre joue sur les contrastes de couleur, toujours obtenus par petites touches.

La mer, la nature et la ville sont des thèmes dominant l’œuvre de Max Boullé. Le peintre les a traités le plus souvent hors de son atelier, sur le motif ; les pochades exécutées lors de ses absences prolongées de l’île étaient recomposées à l’atelier, parfois plusieurs mois après son retour.

LA MER

La mer occupe une part importante du travail pictural de Max Boullé – sans doute du fait de sa condition d’insulaire. Ce qui surplombe la mer, ce qui lui dresse une frontière infranchissable, ce qui canalise son énergie, et les hommes dont le destin lui est lié et ceux qui en font le jouet de leurs loisirs, voilà ce qui le fascina tout au long de son existence. Max Boullé a exploré différents thèmes tels que le port, le littoral (falaises escarpées, rochers…), les hommes et la mer (soit, des activités liées à la mer comme la pêche côtière et les loisirs balnéaires).

LA NATURE

Max Boullé avait une prédilection pour les paysages. Les sites choisis sont rarement identifiables, ce qui permet au peintre de les représenter plus librement. Certains arbres ont également retenu l’attention de l’artiste (flamboyants, badamiers, filaos, intendances…), donnant ainsi naissance à des œuvres plaisantes à regarder. De nombreux tableaux de Max Boullé laissent également apparaître des silhouettes humaines dans le paysage, soulignant la distorsion qui existe entre l’immensité de la nature et la petitesse de l’homme.

LA VILLE

Les villes et les paysages urbains ont souvent été représentés dans les peintures de Max Boullé. Ainsi, l’artiste se positionnait toujours dans des endroits spécifiques : quartiers périphériques, ruelles, places, marchés, Champ de Mars… Ses tableaux port-louisiens ont notamment été choisis pour la construction originale qu’ils pouvaient susciter. Quant à ses scènes de marché, qui nous plongent dans la vie quotidienne de la population mauricienne, elles furent l’objet d’une observation attentive des attitudes, des décors et des situations.